DU VAGUE A L’ANE
Tu me dis bête comme mes pieds, je suis têtu et je l’admets
Mais je ne porte pas le bonnet que tes notes te rapportaient.
Tu me fais tourner en bourrique à transporter blé et barriques,
Après mes ânées de labeur, mon avoinée fait mon quatre-heures.
Depuis DAUDET, en mule du Pape, on me connait peu diplomate,
Quand j’ai l’échine qui me gratte, je rechigne d’un coup de patte.
Je suis le bedeau de l’évêque ou MED HONDO, ami de SHREK,
Ne me révèle pas revêche quand je veille dans la crèche.
LA FONTAINE a beaucoup écrit sur mes peines, les coups et cris
Qui dosaient nos durs rapports dans les efforts de mes transports.
Dans le récit de BURIDAN, tu me décris très hésitant,
Je ne pourrai, en le niant, que pousser un tendre Hi-Han.
On me dit fort comme Hercule et franc que lorsque je recule,
Je suis borné, pas très malin et prénommé souvent Martin.
On crie haro sur le baudet, je suis un héros démodé
Qui a pas mal de détracteurs parmi les fanas du tracteur.
J’irai au bout de mon histoire et finirai à l’abattoir,
Dernier repos, à bout de forces, dans la peau d’un saucisson Corse.
Alain VARLET
Et pourtant, l’animal est très sage, très attachant, je me souviens d’une balade et d’ânes bâtés. Ils s’arrêtaient dans les montées pour reprendre leur souffle… Merveilleux souvenirs. Il est vrai qu’il est maltraité par la littérature.